Pollution plastique : Vers un traité pour y mettre fin ?

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Du 29 mai au 2 juin 2023, 175 Etats se réunissent à Paris pour tenter de mettre fin à la pollution plastique. Mais quelles mesures sont discutées ?

💡 Le saviez-vous ? Chaque minute 15 tonnes de plastique sont rejetés dans l’océan. 

Les débris plastiques constituent par ailleurs 85 % des matériaux polluants en mer.

👉 Face à ce constat plus qu’alarmant, les délégués de pays 175 étaient attendus à Paris du 29 mai au 2 juin 2023 pour discuter d’un traité mondial visant à mettre fin à la pollution plastique à l’échelle globale.

Mais Jamy, d’où vient le traité mondial contre la pollution plastique ? 

Eh bien Fred, c’est simple. Ce traité vient, en fait, d’une résolution de l’assemblée des Nations unies pour l’environnement, adoptée en mars 2022.

Son objectif ? Mobiliser 193 Etats pour donner vie à un texte contraignant et comportant des mesures concrètes sur l’ensemble du cycle de vie des plastiques. Et ce, depuis leur production jusqu’à leur consommation. Sur le papier, il s’agit donc d’une vision plutôt ambitieuse. D’autant plus qu’elle prend également en compte la fin de vie de ces déchets !

Tout cela est d’autant plus attendu que les mesures européennes visant à réduire la production de plastique sont encore très légères. Si elles existent déjà, il s’agit rarement de mesures très contraignantes et la vérification de leur application est peu effective. Notamment en ce qui concerne l’obligation de la vaisselle réutilisable sur place, pour citer un exemple que nous connaissons bien.

Au total, 5 phases de discussions et de négociations doivent se tenir pour aboutir à un accord final en 2024. Alors déjà, bonne nouvelle ! La première étape des négociations a déjà eu lieu en Amérique du Sud, en novembre 2022. Plus précisément en Uruguay. C’est maintenant au tour de Paris d’accueillir les hostilités. 

Évidemment, parallèlement à ces discussions, de nombreux observateurs, associations environnementales et organismes représentant la société civile gravitent autour de l’événement pour faire entendre leur voix et presser les négociations.

L’objectif de ces derniers est évidemment d’inciter à l’adoption d’un traité le plus ambitieux possible pour tenter de répondre à l’objectif de mettre fin à la pollution classique d’ici 2040.

Compenser la pollution plastique pour mieux la réduire ?

Parmi les mesures discutées, on parle du principe du pollueur-payeur, de principe de précaution mais aussi de hiérarchisation des déchets ou encore de mesures de contrôle sur l’ensemble du cycle de vie des plastiques.

Toutefois, compenser la pollution par des sanctions financières, c’est bien. Mais ce n’est évidemment pas suffisant.

Les questions de réemploi et d’économie circulaire devraient donc être discutées. Limiter la production des plastiques est une question dont l’importance se fait de plus en plus pressante pour agir clairement.

Bien que le recyclage soit une solution essentielle pour réduire la pollution plastique, elle n’est pas suffisante. En effet, les filières de recyclage ne sont pas forcément assez abouties pour recycler la grande variété de plastiques présents sur le marché. Encore moins lorsqu’il s’agit d’emballages. 

Pour pallier cela, on peut observer de plus en plus d’utilisations de matériaux à base de carton en guise de remplacement. Malheureusement, l’utilisation de matériaux plastiques est encore extrêmement présente dans diverses strates de la vie quotidienne.

Selon Citeo, la répartition du gisement d’emballage contribuant au financement de la filière de recyclage montre une proportion de plastique plus importante que celle du papier carton, bien que l’écart soit léger (1 185 000 tonnes de plastiques contre 1 152 000 tonnes pour le papier carton).

Selon le même rapport, 72% des déchets en papier-carton seraient recyclés pour 30% en ce qui concerne le plastique.

On est dont très loin d’un recyclage total.

L’enfouissement n’est donc plus une solution. Repenser sa consommation en privilégiant les alternatives réemployables est plus que jamais nécessaire. Si vous êtes une collectivité, une cantine collective ou un restaurateur, vous pouvez aussi changer la donne !

La manière de collecter, gérer et recycler efficacement les déchets plastiques se fait également urgente à l’heure où la pollution décline difficilement. D’autant plus lorsqu’on sait que des Etats majeurs, comme la Chine ou les Etats-Unis, sont encore frileux à l’idée de prendre des mesures globalement contraignantes.

En attendant, n’hésitez pas à suivre l’actualité pour vous tenir au courant des avancées du traité qui devrait donner ses premières conclusions à la fin de l’événement.