Face à la hausse inquiétante des cancers du côlon chez les jeunes, un médecin américain mise tout sur le pouvoir du microbiome.
C’est une question qui hante de plus en plus de médecins, surtout face à cette réalité troublante. Le cancer du côlon frappe aujourd’hui des personnes de moins de 50 ans, parfois sans aucun antécédent. Dans son cabinet de Seattle, le docteur Neelendu Dey, s’interroge depuis des années sur cette épidémie silencieuse. Et pour lui, la piste la plus sérieuse n’est pas dans les gènes ou les scanners. Tout est dans ce que l’on digère, chaque jour, sans y penser.
Le microbiome, ce garde du corps méconnu
Dans l’intestin, c’est un monde invisible qui travaille en silence. Des milliards de microbes, bons pour la plupart, peuplent notre côlon. Ils digèrent, protègent, réparent. Du moins, quand on les traite correctement. Car ce petit écosystème, qu’on appelle microbiome, peut aussi se dérégler. Et là, les ennuis commencent. Le cancer du côlon pourrait bien être l’un des prix à payer.
Dey et son équipe le constatent en laboratoire : un microbiome diversifié semble jouer un rôle clé dans la prévention de nombreuses maladies chroniques. Pas seulement ce fameux cancer du côlon. Il y a aussi le diabète de type 2, l’obésité, et même certains troubles mentaux. Ce n’est pas magique. C’est biologique. Moins de diversité microbienne, plus de vulnérabilité. Et tout commence souvent… dans l’assiette.
Cancer du côlon : trois gestes simples pour prendre les devants
Le gastro-entérologue et chercheur ne se contente pas d’étudier ces microbes, il vit selon leurs règles. À chaque repas, il ajoute des fibres. Pas par obsession healthy, mais parce qu’il sait qu’elles nourrissent les bonnes bactéries. Lentilles, pois chiches, légumes, fruits, graines, céréales complètes : c’est varié, coloré, et ça marche. Il aime rappeler que chaque bactérie a ses préférences. Plus on multiplie les sources végétales, plus on renforce la biodiversité intestinale. Et c’est ça, le vrai bouclier.
Deuxième pilier : éviter les aliments ultra-transformés. Pas besoin de devenir moine ou de bannir les plaisirs. Lui-même ne fuit pas tout. Mais quand il a le choix entre une pomme croquante et une barre industrielle pleine d’additifs, il ne réfléchit pas longtemps. Il sait ce que le microbiome préfère. Moins d’agents de texture, moins de sucres modifiés, moins de chaos digestifs. C’est simple, pas strict. Juste un peu plus conscient.
Troisième ancrage dans sa routine : bouger. Pas de programme militaire ni de coach personnel. Il joue au football, fait du sport collectif, marche. Il s’entraîne comme il peut, quand il peut. Ce n’est pas pour les abdos, mais pour l’intérieur. L’activité physique booste le transit, empêche les toxines de trop traîner dans le côlon, et stimule les bactéries utiles. Les études vont dans ce sens, mais son corps le confirme : il se sent mieux. Et son microbiote aussi.
Une hygiène de vie qui pourrait faire la différence
Ce que propose le docteur Dey n’a rien de révolutionnaire. Pas de régime miracle, pas de promesse tape-à-l’œil. Juste trois réflexes qu’il applique chaque jour, dans la vraie vie. Manger plus de fibres, éviter les aliments transformés quand on peut, bouger régulièrement. Rien de spectaculaire, mais les résultats s’accumulent. Et pour lui, ces gestes sont les meilleurs alliés contre le cancer du côlon.
Chez les jeunes adultes, la progression de cette maladie interpelle. On ne connaît pas encore toutes les causes. Mais ce qu’on sait, c’est que notre microbiome réagit à ce qu’on mange, à ce qu’on fait, à la manière dont on vit. Et qu’un intestin bien traité pourrait, sans faire de bruit, nous protéger longtemps.