Une enquête révèle que certains cafés, pourtant très consommés en France, sont toxiques : contiennent pesticides, résidus chimiques… voire des insectes.
Le café du matin, pour beaucoup, c’est sacré. Mais ce rituel familier cache parfois un goût amer, bien au-delà de l’amertume des grains. Une récente enquête de 60 Millions de Consommateurs révèle que certaines marques, très présentes dans nos placards, contiendraient des substances que l’on préférerait ne jamais croiser dans sa tasse. Et parmi elles, des cafés toxiques qui glissent sous le radar depuis bien trop longtemps.
Des cafés toxiques dans les rayons
Le magazine a passé au crible une cinquantaine de produits vendus en grandes surfaces. Le verdict n’est pas rassurant. Certaines marques très connues traînent derrière elles une liste d’invités indésirables. Dans ce cocktail sombre, on retrouve d’abord les hydrocarbures aromatiques polycycliques. Ces composés se forment lors de la torréfaction. Ils restent invisibles, mais s’accumulent dans l’organisme, avec un pouvoir cancérogène redouté depuis longtemps. Boire un café contaminé une fois ne tue pas. Mais le faire chaque jour, pendant des années, pose de vraies questions.
Autre invité discret, l’acrylamide. Elle se développe, elle aussi, pendant la cuisson des grains. À dose faible, elle passe inaperçue. Mais lorsque les taux frôlent les 400 microgrammes par kilo, on s’approche dangereusement d’un seuil qui n’a rien d’anodin. Les dosettes Lavazza, par exemple, affichent 345 µg/kg. Pas très loin. Trop près, même.
Et puis, il y a l’impensable. Des fragments d’insectes ont été retrouvés dans plusieurs produits. On pourrait hausser les épaules : c’est minime, presque symbolique. Mais l’idée même de trouver des morceaux de bestioles dans un sachet de café fait tiquer. Et fait réfléchir à l’état des chaînes de production.
Quelles marques dans la ligne de mire des experts ?
Tous les cafés n’ont pas démérité. Mais certains sortent du lot, et pas dans le bon sens. Les capsules Planteur des Tropiques d’Intermarché contiennent des résidus de pesticides à un niveau jugé préoccupant. Ce n’est pas un accident : ces substances proviennent directement des cultures, aspergées pour augmenter les rendements.
Les amateurs de décaféiné ne sont pas épargnés. Les dosettes L’Or, dans leur version sans caféine, affichent des résultats qui laissent à désirer. Trop de composants indésirables. Trop de risques si on en fait une habitude.
Carte Noire et Naturela se retrouvent elles aussi sur la sellette pour des traces de pesticides. Alter Éco, souvent perçue comme une marque éthique et bio, contient des fragments d’insectes. Même constat pour Bellarom chez Lidl. Pas de quoi paniquer, mais ça interpelle.
Voici un aperçu des produits épinglés :
- Planteur des Tropiques (Intermarché) : pesticides — risque élevé
- L’Or décaféiné : substances chimiques — risque modéré
- Lavazza dosettes : acrylamide — seuil préoccupant
- Bellarom (Lidl) : fragments d’insectes — hygiène douteuse
- Alter Éco (grains bio) : fragments d’insectes — inattendu pour du bio
Et ça, ce sont les marques citées. On peut imaginer ce que l’analyse de toute l’industrie pourrait encore révéler.
Boire du café sans avaler le pire
Faut-il renoncer à sa pause-café ? Pas du tout. Le café, quand il est bien choisi, reste une boisson riche en bienfaits. Il protège les cellules grâce aux antioxydants et stimule l’attention. Ainsi, il donne un coup de fouet quand l’énergie manque. Il fait partie de notre quotidien. Il mérite juste d’être bu en toute confiance.
Pour éviter les cafés nocifs, quelques gestes simples suffisent. On peut se tourner vers des marques bio, mais pas n’importe lesquelles. Il faut viser celles qui publient des rapports d’analyse clairs et récents. Volvic ou Montclar pour l’eau, par exemple, appliquent ce principe avec rigueur : transparence totale sur la qualité. Le café peut suivre le même chemin.
On peut aussi varier les marques, surveiller les publications de la presse spécialisée, et éviter les produits à bas prix trop souvent compromis sur la qualité. Et pourquoi pas revenir au café en grains, fraîchement moulu à la maison ? Moins de transformation, moins de risques.
L’enquête de 60 Millions de Consommateurs tombe comme un rappel brutal : ce que l’on croit sain ne l’est pas toujours. Derrière une odeur familière, certaines marques cachent des coulisses beaucoup moins reluisantes. Repérer les cafés toxiques, c’est garder son rituel sans avaler l’amertume de la négligence industrielle.