Donald Trump ravive les tensions commerciales en ciblant six pays d’un courrier sec sur des droits de douane, l’UE retient son souffle.
Le président américain relance la machine à tensions commerciales avec une nouvelle salve de nouveaux droits de douane, six pays déjà visés, l’Europe dans l’attente.
Une pluie de lettres, et un avertissement clair
Pas de discours, pas de détour. Donald Trump a fait partir une nouvelle série de courriers bien moins protocolaires qu’il n’y paraît. Ils sont secs, précis, presque brutaux. Et ils annoncent une chose : des nouveaux droits de douane. Cette fois, six pays sont dans la ligne de mire, dont trois africains : Algérie, Libye, Irak — auxquels s’ajoutent le Brunei, la Moldavie et les Philippines. Des nations pas toujours sur les radars médiatiques, mais dont les exportations vers les États-Unis seront désormais passées au crible. Taxées, révisées, et parfois sévèrement punies.
Sur chaque lettre, les mots claquent. 30 % pour l’Algérie, sans changement. Même sort pour la Libye, avec un tout petit ajustement à la baisse. L’Irak, lui, respire à peine mieux avec un recul de 9 points, sans que cela change grand-chose à l’esprit du geste. Pour la Moldavie et le Brunei, ce sera 25 %. Et les Philippines ? Coup de massue : 20 %, en hausse. Derrière ces pourcentages, c’est toute une mécanique que Trump remet en marche. Celle d’une Amérique en posture de force, qui n’envoie pas de diplomates, mais des pénalités chiffrées. Chaque pays ciblé présente un excédent commercial avec les États-Unis. Voilà le vrai critère. Un détail comptable qui devient motif de sanction.
Ce n’est pas une première, loin de là. Déjà quatorze États ont reçu leur dose ces derniers jours. Du Japon à la Tunisie, en passant par la Corée du Sud, le Laos ou encore le Cambodge. Et l’échelle est large : de +25 % à +40 %. À cette stratégie, Trump ajoute un brin de menace : si vous ripostez, l’Amérique double la mise. Les nouveaux droits de douane deviennent ainsi un levier, une arme, une méthode. Et peut-être même une signature.
Nouveaux droits de douane de Trump : l’UE retient son souffle
Washington parle, l’Europe écoute. Ce que redoute Bruxelles, ce n’est pas tant une annonce publique qu’un courrier personnel. Un pli venu des États-Unis, portant l’estampille présidentielle, et qui viendrait confirmer ce que beaucoup redoutent : le tour de l’Union est peut-être arrivé. Trump l’a dit lui-même, sans fard : l’UE est sur la liste. Son tour pourrait venir mercredi ou jeudi. En tout cas très vite.
La méthode est bien huilée. D’abord une annonce laconique. Puis l’envoi d’une lettre. Ensuite, des chiffres qui tombent comme des couperets. L’Europe négocie toujours, mais elle sait que le dialogue est fragile. Il suffit d’un tweet, d’un décret signé un matin, et tout peut basculer. Car Trump a repoussé la mise en place initiale des surtaxes, prévue pour le 9 juillet au 1er août. Mais ce délai n’est pas un répit. C’est une trêve, et comme toutes les trêves, elle a une date de fin.
Bruxelles redoute de se voir appliquer le même traitement. Une surtaxe unilatérale, ciblée, et difficile à contrer sans entrer dans une logique d’escalade. Les nouveaux droits de douane ne sont plus une hypothèse. Ils sont là, en place pour certains pays, en préparation pour d’autres. Et la position européenne, coincée entre fermeté et prudence, devient de plus en plus inconfortable. Le silence actuel n’est pas un soulagement, mais un avertissement silencieux.
Une stratégie assumée, un calendrier tendu
Trump n’a jamais caché son goût pour le bras de fer commercial. Ni son mépris pour les balances commerciales déséquilibrées. Il cible les pays un à un, toujours en fonction de ce qu’ils vendent aux États-Unis, et rarement selon une logique purement géopolitique. C’est comptable, presque froid. Et dans cette campagne de pression, le courrier est une arme douce, mais redoutablement efficace.
Il n’y a pas de conférence de presse. Juste une lettre, souvent le matin, qui annonce une nouvelle surtaxe, une date d’entrée en vigueur, et parfois une menace en filigrane : vous pouvez réagir, mais attention à la contrepartie. Et dans les coulisses, les conseillers affinent les taux, comparent les courbes, ajustent les chiffres. Ce n’est pas improvisé. C’est une stratégie bien huilée. La Maison Blanche ne lâche rien.
Le fait que les nouveaux droits de douane aient été repoussés au 1er août montre que le tempo est maîtrisé. Trump veut que chaque étape marque les esprits. Il ne cherche pas seulement à corriger les déséquilibres, il veut aussi rappeler qui impose les règles. Et si Bruxelles reçoit à son tour sa lettre, ce ne sera pas une surprise. Ce sera juste la suite logique d’un jeu déjà bien engagé.